Le Japon a toujours été un pays suscitant la curiosité par l’utilisation de techniques ancestrales ancrées dans le respect de l’homme et la nature qui l’entoure. C’est une nouvelle fois de là que nous vient un procédé vieux comme le monde de bois brûlé, la technique du Shou Sugi Ban ou « Cyprès Brûlé ». Qui brûlera verra !
L’origine du Shou Sugi Ban
Le Shou Sugi Ban – également appelée Yakisugi – est une technique de brûlage sur bois qui consiste à provoquer une combustion sur une des faces de la planche de bois massif afin d’augmenter sa résistance.
Histoire
Cette méthode japonaise s’inscrit dans la philosophie « Wabi-Sabi » qui provient du bouddhisme et cherche à mettre en valeur les imperfections et défauts engendrés par le temps. A l’origine, le Shou Sugi Ban était utilisé afin de protéger les habitations nippones lors de tempêtes ou de pluies torrentielles. C’est seulement depuis les années 2000 que des pays comme le Canada ou les pays scandinaves remettent cette technique au goût du jour.
Techniques
Plusieurs procédés et essences de bois sont envisageables pour procurer à la matière cet aspect carbonisé mais c’est le cèdre (Sugi) qui est principalement utilisé par les artisans pour sa réaction particulière au contact de la chaleur. Pour l’ensemble de ces techniques, la finition aura tendance à différer selon des variables que sont : le degré de combustion, la force du brossage ou bien l’application d’un enduit.
Traditionnelle
La technique traditionnelle est celle qui était employée il y a bien des années au Japon et qui consiste à créer un tube triangulaire à l’aide de 3 planches de bois. Une fois cette étape réalisée, l’artisan va insérer le feu dans cette cheminée en laissant passer de l’oxygène pour accentuer l’effet de combustion. Par la suite, il faut étaler les planches de cèdre, les frotter à l’aide d’une brosse pour enlever les impuretés et asperger d’eau afin de stopper la carbonisation.
Moderne
Différentes techniques existent désormais et permettent elles aussi de procurer cet aspect si particulier au bois. La plus communément utilisée est celle du chalumeau mais elle reste fastidieuse car le temps nécessaire à la combustion du bois s’étend entre 10 et 20 minutes, dépendant du degré de brûlage souhaité.
Technique alternative
On retrouve une autre technique similaire qui amène au même résultat et qui consiste à étaler les planches 2 par 2 sur un brasier pour obtenir une carbonisation sur 3 à 5mm d’épaisseur. Cette méthode est plus communément utilisée dans la fabrication en petite série.
Des fonctions exceptionnelles
Le Shou Sugi Ban était à l’époque utilisé pour pallier les intempéries – comme dit précédemment – mais on lui trouve aujourd’hui des vertus en corrélation avec le respect de l’environnement.
Cette technique vieille comme le monde procure des avantages considérables en matière de longévité du bois, d’entretien et de nocivité. Lorsqu’on le carbonise cela permet de protéger le bois des incendies et des insectes et surtout, cela prodigue une protection contre la moisissure du bois ou l’oxygénation, rendant alors le bois résistant dans le temps. C’est pourquoi, un bois brûlé a une durée de vie de 80 à 100 ans selon les experts, années durant lesquelles vous pourrez laisser de côté tous produits chimiques ou traitements car le bois aura développé une couche protectrice.
Ainsi, le Shou Sugi Ban permet de protéger naturellement le bois, garantissant des avantages économiques conséquents mais aussi des possibilités esthétiques très variées.
Un outil de décoration ultime
Vous l’aurez compris, cette technique japonaise permet d’obtenir un bois résistant dans le temps et aux aléas de la vie. Mais ce n’est pas tout car il est tout à fait possible d’intégrer du bois brûlé dans la décoration d’intérieur.
Depuis peu, de nombreux architectes et artisans se sont mis à utiliser cette technique afin d’obtenir des couleurs très différentes en fonction du temps de brûlage, du brossage ou encore de la finition apportée à l’essence de bois, allant du noir profond vers des bruns délicats. Cet éventail de nuances donne aux designers des possibilités de création infinies. Il est désormais possible de trouver des tables en bois brûlé, des consoles ou encore des chaises et des tabourets.
Au-delà de cet aspect visuel, le Yakisugi permet également de jouer sur le relief du bois et d’apporter une dimension tactile originale. On favorisera un brossage conséquent pour obtenir une surface lisse et régulière aux lignes épurées ou bien tout simplement laisser les nervures apparentes pour sublimer la texture naturelle du bois brûlé et ainsi donner un relief reptilien à vos meubles et objets de décorations. Nuancier de bois brûlé – Technique Shou Sugi Ban – Teintes et aspect matière.
Les réalisations en bois brûlé des artisans Hopfab
Découvrez les créations en bois brûlé des artisans de la communauté Hopfab qui maitrisent la technique du Shou Sugi Ban. Originalité et esthétisme à l’honneur.
Vous savez maintenant tout ce qu’il y a à savoir sur cette méthode ancestrale et sur les avantages qu’elle procure en termes économique et esthétique.
Il ne vous reste plus qu’à trouver le bon artisan pour réaliser votre bardage ou bien retoucher votre ancien meuble pour procurer le petit cachet supplémentaire et attiser la curiosité de vos proches.
Allez ! Tous à vos chalumeaux